Historique

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IV. Historique.

Des origines à la Révolution.

Monuments gallo-romains.

Monuments du Moyen-Age.

    L'église

         Les cloches

    Le cimetière

    Les remparts

    Vieilles maisons

    Fleur-fontaine

 

Si rien ne prouve d’une manière tout à fait certaine que l’origine d’Amance ne remonte pas à la domination romaine, on peut assurer que son existence a précédé de long temps celle de Nancy, et cette localité mérite d’être groupée parmi les plus importantes du Moyen-Age.

D’après des documents authentiques, Amance, autrefois annexe de Dommartin-sous-Amance, est déjà mentionnée dans des chartes du 25 novembre 875 et du 1er février 952, l’une de Louis le Germanique, l’autre de Thierry 1er. Toutes deux confirmaient à l’abbaye de Ste Glossinde les dîmes et offrandes de la chrétienté d’Amance et de Dommartin.

Des origines à la Révolution.

Les premiers seigneurs d’Amance auraient été, parait-il, des comtes de Lunéville dont l’un porte le nom de Folmar et ils transmirent cette terre aux comtes de Bar, on ne sait de quelle manière. Des comtes de Bar, cette seigneurie passa aux ducs de Lorraine par le mariage, en 1207, d'Agnès, fille du comte Thibaut 1er avec le duc Ferry II, de la maison de Lorraine. Mais, fait important dans l’histoire de notre commune, Thibaut 1er eut à soutenir une guerre contre l’empereur Frédéric et son alliée, Blanche, comtesse de Champagne ; vaincu, Thibaut élude ses promesses. Alors l’empereur l’attire à Würtzbourg, l’emprisonne longtemps et ne le délivre enfin que pour le faire empoisonner par une courtisane.

Des historiens interprètent ce fait d‘une manière toute différente : les uns disent que le duc s’humilia devant son ennemi, l’implora et s’agenouilla sans armes à ses pieds ; les autres disent qu’il ne traita qu’à des conditions honorables ; néanmoins, la place d’Amance fut prise d’assaut et la garnison passée au fil de l’épée ; le duc ne sortit de la tour appelée Amans où on le gardait à vue, que quand « il eut dit et promis que se regarderait tenir en tant que vassal li dit Amance de la comtesse de champagne. »

Après la mort de Ferry II, sa fille épousa un certain Gauthier de Vignori, et tous deux sont vassaux, on ne sait pour quel motif, des comtes de Choiseul.

Ferry III (1264), souverain d'Amance, relève pour un motif également inconnu des comtes de Luxembourg.

En 1594, Amance est le chef-lieu d’une prévôté et châtellenie de 51 villages et relève du bailliage de Nancy. Léopold, duc de Lorraine, supprime cette prévôté la 13 août 1721, pour diminuer le nombre déjà grand des fonctionnaires de son duché : ils étaient à la charge de ses sujets.

Amance dépendit alors de la prévôté de Château-Salins, fut reconstituée en prévôté en 1746 pour être supprimée définitivement en 1751.

Cette localité fut ensuite placée sous la dépendance directe du bailli de Nancy. En 1789, Amance devint le chef-lieu d’un canton du district de Nancy.

Le prévôt d’Amance, dont la charge était affermée annuellement, avait un lieutenant et deux sergents, il avait à chacune des portes un portier qui lui remettait, chaque soir, les clefs de la ville. Il prélevait à son profit des droits sur les jeux et ses attributions judiciaires ne s' étendaient qu’aux non-nobles.

Des monuments celtiques, dolmens, peulvans, menhirs, tumulus, on n’en trouve aucune trace sur le territoire d’Amance : il ne nous est donc rien resté de l’époque primitive.

Monuments gallo-romains.

De l’époque gallo-romaine, on n’a retrouvé que quelques indices seulement qu’il importe toutefois de ne pas passer sous silence.

Quoique nous ayons dit plus haut qu’aucun monument authentique ne peut faire remonter l’existence d’Amance jusqu’au temps de la domination romaine, on a cependant découvert, il y a environ 70 ans, le long des versants sud du grand mont, de nombreux débris qui consistaient surtout en tuiles plates et à rebord qui ont évidemment une origine romaine. Ces fragments doivent être les débris de constructions romaines détruites à une époque qu’on ne peut pas bien préciser.

Vers 1840, on a découvert dans une vigne située au midi une espèce d’auge régulièrement creusée dans un seul bloc de pierre de Bouxières ; elle a dû servir de tombeau à un personnage considérable. Trois blocs énormes de pierre blanche accompagnaient l’auge trouvée ; l’un d’eux portait une entaille en forme de X, dont l’une des branches mieux creusée que l’autre, est terminée à chacune de ses extrémités par un trou carré d’un centimètre de coté et sur un profondeur de 0,04 m. Parmi les pierres et les terres dont le sépulchre était comblé, on n’a trouvé qu’un morceau de vase, d’une pâte noirâtre très dure, mélangée de particules blanches.

Une brique romaine de forme cylindrique trouvée dans l’étang de Lindre, existe dans le musée de l’école des garçons.

Monuments du Moyen-Age.

Arrivons maintenant aux constructions et monuments plus nombreux du Moyen-Age.

Il n’y a pas de titre authentique, indiquant la date exacte de la fondation de l’église d’Amance, elle est ordinairement attribuée à la comtesse Sophie de Bar, quoique son architecture ne la fasse pas remonter au-delà du 13ème siècle.

Elle est située au milieu du village, en face des maisons d’école et à proximité du presbytère ; elle est construite sur terrasses et de longs éperons en maçonnerie la soutiennent du coté sud. Elle a 22 mètres de longueur sur 15 mètres de largeur. La nef supérieure a 12 mètres de hauteur et les deux nefs latérales n’ont que 8 mètres. En un mot, par son étendue, son caractère majestueux, elle est la première du canton.

Ce caractère d’ancienneté, elle l’a perdu en partie à l’intérieur par le renouvellement du pavé, lequel était aussi ancien que l’église elle-même : on y remarquait des pierres complètement usées sous le pas des générations ; de magnifiques pierres tombales longues de 2 mètres sur 0m,25 d’épaisseur. Elles portaient avec des inscriptions latines les dates du XII, du XIV ou du XV siècle.

Sur la plupart d’entre elles on voyait des ciboires sculptés ; beaucoup (les moins intéressantes) ont été taillées et sciées et forment aujourd’hui les degrés du chœur ; les deux qui restent ont été déplacées et recouvrent les parties non pavées de céramique.

En enlevant l’ancien pavé, on a creusé au chœur sous une de ces pierres tumulaires à droite et en avant du maître autel ; on a mis à découvert à une profondeur de 1 mètre 75, deux cercueils superposés et scellés avec de la chaux ; la toile ayant servi à l’ensevelissement était encore incrustée aux parois : on en reconnaissait le tissu.

A l’examen des ossements, on a cru reconnaître les cadavres d’un homme et d’une femme ; cette reconnaissance faite, le tout a été replacé au même endroit.

Les trois voûtes, nefs centrales et collatérales, sont en ogive ; il en est de même pour les arceaux que forment entre eux deux piliers consécutifs. On compte quatre paires de piliers : la première paire sépare le chœur de la nef : ce sont les plus massifs et des moulures d’un genre simple en constituent les uniques ornements ; comme elles se trouvent à la partie supérieure, elles tiennent lieu de chapiteau.

Les autres piliers sont moins massifs et ne portent ni sculpture ni chapiteau.

Quatre fenêtres, dont deux de chaque coté, éclairent la grande nef ; elles viennent immédiatement sous le toit et sont en verre blanc ; deux d’entre elles opposées l’un à l’autre s’écartent du style général de l’église, de l’ogive ; c’est le plein cintre qui la caractérise. Les deux autres également opposées forment des oeils de bœuf, toutes quatre sont en partie masquées par la naissance du toit des bas-côtés. Les autres vitraux élevés d’environ deux mètres au-dessus du sol sont en verre peint ; ils datent d’une trentaine d’années à peine ; la peinture ne est donc moderne.

L’ogive en pointe qui les termine est peu accentuée.

Les bancs, biens anciens déjà, ont été renouvelés en même temps que le pavé, en 1884, d’où comme mobilier ancien, il ne reste guère que quatre stalles, dont deux sont au fond de l’église, les deux autres au chœur et servant de lutrin : une des premières et une des secondes sont décorées de simples moulures.

La Chaire mérite encore notre attention.

D’après d’ancien titres de Fabrique, elle date du siècle dernier et sa forme est celle de l’octogone régulier. Chacune des faces porte en relief la figure des quatre évangélistes, l’Ascension de Jésus-Christ, la descente du Saint-Esprit et deux ciboires en croix.

Ces images ont été dorées ne 1882.

Le fond du chœur est entouré par des boiseries tombant en vétusté ; Pour toute sculpture on remarque une corniche assez large et des moulures formant des encadrements tantôt larges, tantôt étroits.

Au-dessus de ces boiseries et reposant sur la corniche, se trouve des sculptures en plâtre vernis d’un brun foncé : elles ont un caractère tout moderne ; ce sont des guirlandes d’un relief relativement épais : ces guirlandes entourent des plaques ou se trouvent gravées les initiales des quatre évangélistes.

Les orgues sont situées au fond de l’église et au-dessus de la porte d’entrée ; une ouverture pratiquée dans le mur de la tour y donne accès ; elles datent d’avant la Révolution et comptent trois octaves, un jeu et sept registres. Le plus grand des tuyaux atteint 1 mètre 50 centimètres de hauteur : le timbre en est très beau et très fort. Déjà bien endommagées, il devenait difficile de s’en servir, quand Mgr Trouillet en conseilla la réparation, il se chargea des frais. Depuis 1884, elles fonctionnent régulièrement.

Les fonts baptismaux sont du XVIème siècle, ils sont creusés dans un seul et même bloc : la structure en est massive, mais toutefois d’un bon style monumental.

Une seule statue mérite d’être mentionnée, c’est celle de St Roch placée dans une vaste niche de 1 mètre 50 de coté, à 1mètre 20 au-dessus du sol ; cette niche est entourée de sculptures d’un genre simple ; la statue est ancienne ; elle est édifiée, dit-on, sue le tombeau d’un nommé Sureau au Seurot, personnage d’Amance, dont il est fait mention plus loin. Mais la statue a été modifiée récemment : les formes en étaient raides, les trais peu expressifs, les membres peu gracieux : aujourd’hui elle est complètement restaurée : malheureusement, elle a perdu ce caractère qui en faisait tout le prix.

Quant aux portes d’entrée, elles sont construites en plein cintre ; à leur aspect, on peut juger de l’épaisseur de la muraille.

La porte intérieure n’a pas moins d’un mètre d’épaisseur, y compris celle du mur de la tour ; la porte extérieure est plus haute et plus large que la précédente, l’une et l’autre des deux entrées sont à deux battants et aucun pilier n’en sépare les vantaux.

L’espace compris entre ces deux issues forme le rez-de-chaussée de la tour en même temps que le porche de l’église : là se trouvent les escaliers du clocher qu’il est question de placer dehors dans une petite tourelle qui serait construite à cet effet ; le porche s’en trouverait dégagé et agrandi.

Il y a un siècle, l’unique entrée de l’église était pratiquée au bas de la nef latérale de gauche ; cette ouverture s’est vue murée après la Révolution ; mais, du dehors, on remarque fort bien l’emplacement : la maçonnerie ressort en ogive, c’était, en effet, le style d l’ancienne entrée, et une moulure de pierres de taille plus en relief que tout le reste, encadre la partie supérieure de l’ogive jusqu’au tiers de sa hauteur, puis cet encadrement s’arrête brusquement.

D’après ce qui vient d’être dit, on peut voir que le clocher est placé à l’entrée de l’église, cependant, au XVIIème siècle, il se trouvait en avant du chœur. Il y a 114 ans, c’est-à-dire en 1744 que la tour lézardée menaçait de d’écrouler : elle fut rasée et on en reconstruisit une autre qui est la tour actuelle n’offrant plus, paraît-il, la même architecture que la précédente.

Elle a une hauteur de 28 à 30 mètres.

Sa flèche svelte et élancée a la forme octogonale ; elle est recouverte d’ardoises. La maçonnerie en est solide et les angles sont construits en pierres taillées. Le portail extérieur présente pour toute sculpture un triangle de pierre de taille et une niche est creusée dans cette figure géométrique.

Les cloches sont au nombre de trois.

La plus petite et la moyenne ne datent que de 1826. Celles qui existaient avant la Révolution ont servi, comme tant d’autres à faire des canons en vue de la défense de la Patrie en danger. Une seule, la grosse est restée au beffroi, mais elle a été refondue en même temps que les nouvelles.

La cérémonie du baptême eut lieu en mai 1827, à l’occasion d’un jubilé prêché par le curé d’Amance, M. l’Abbé Barroyer.

La petite cloche a 0 m.68 de hauteur et 0. m 78 de diamètre.

Parrain :Jh André ; marraine : Catherine Claude, son épouse.

La moyenne mesure 0 m.73 de hauteur et 90 centimètres de diamètre.

Parrain : François-Nicolas Lefeire, ancien juge de paix ; marraine : Sophie Émilie Guerre, son épouse.

La grosse a pour dimensions : 0m 80 de hauteur et un mètre de diamètre.

Parrain : François Sébastien Louis Mac Dermott de Moylurg, Colonel en retraite, chevalier des ordres royaux de St Louis et de la Légion d’Honneur, maire d’Amance.

Marraine : Aurore Louise Monique Dessale, comtesse de Ludres, douairière.

Cette cloche porte le nom d’Aurore-Louise ;

Toutes trois ont été fondues par M Thuillie fils, fondeur à Nancy.

A l’entrée de l’église se trouve une terrasse d’environ deux ares de superficie qu’entourent des murs de soutènement : c’est le plus ancien cimetière de la commune que l’on connaisse.

Il reste encore trois croix noircies, gravées de lettres à peu près impossibles à déchiffrer ; un monticule d’environ un mètre sur lequel est planté un cèdre du Liban, orne cette vieille nécropole.

Après la révolution, les inhumations se firent dans le centre même du village, dans un terrain de 5 ares de superficie et enclos de murs à sec ; mais en 1854, l’épidémie de choléra ayant fait quelques victimes à Amance, ce cimetière fut reconnu insuffisant. En outre, la crainte de la contagion décida la commune d’en établir un autre. on en fit donc un nouveau à 600 mètres du village à l’Ouest ; il ne renferme rien de remarquable, si ce n’est son étendue : 20 ares de surface. A sa droite, se trouve un chapelle entourée de murs : c’est le mausolée de Mr Collenot, bienfaiteur de cette commune.

Le cimetière précédent devint en 1868 un jardin potager : des arbres fruitiers, de la vigne y furent plantés, et on en laissa la jouissance à l’instituteur. En 1879, le Conseil Municipal le mit en vente, et une maison recouvre aujourd’hui ce qui était autrefois le champ du repos.

Des enceintes ou murailles de l’ancienne citadelle d’Amance, il reste fort feu de choses ; cependant Mr Collenot a affirmé que la face méridionale de sa maison, construite sur terrasse, s’appuie sur une portion des anciennes murailles des fortifications. De même, au nord du village, une maison s’appuie aussi sur un pan de murailles dont la section n’a pas moins de 0m90 d’épaisseur.

Près de ces vestiges de remparts sont de profondes dépressions, reste des fossés qui entouraient la place.

Amance avait deux portes et une poterne ; la porte placée à l’Ouest dans la partie basse de la ville se nommait « la porte en bas », celle de l’Est dans le coté opposé de la ville était désignée sous le nom de « porte en haut ». La première était surmontée d’une grosse tour carrée. Enfin, une autre tour dite de le « Porterie » était située près du château.

Ces dénominations des portes se sont conservées et subsistent encore dans le langage des habitants.

Dès le commencement de la Révolution, elles ont été démolies pour servir de matériaux à des constructions. Elles avaient 8 à 9 pieds de Lorraine de largeur, 15 pieds de voie et 12 de hauteur.

Quelques maisons sont remarquables par leur caractère antique ou par les sculptures ou écussons qui en ornent la face : ce sont celles de MM Ferry Charles Sigisbert, Gesnel Léon, Laverger Jh  et veuve Gesnel.

Le château d’Amance dont les tours et les murailles dominaient la plaine eut le sort de presque tous les châteaux qui couvraient le pays : il tomba sous les coups de la politique ombrageuse de Richelieu.

D’après un ancien plan, le monticule dominant le village avait une superficie de 5 jours, 3 hommées 2 toises, 44 pieds carrés de Lorraine. Le sommet était occupé par le château. Celui-ci formait un octogone irrégulier ;

Des tours rondes au nombre de huit en défendaient les angles : on voit encore les fondements de l’une d’elles avec un puits comblé.

En 1774, ce terrain où s’élevait l’ancien château fut loué à M. André Chappé, avocat au Parlement de Nancy, moyennant une redevance.

Il l’entoura sur tout son parcours de murs peu épais et faits à sec : on les voit encore aujourd’hui ; dans les travaux que l’on fit, on trouva une grande quantité de pièces de monnaie qui furent vendues à des brocanteurs.

Il existe à Fleur-Fontaine, écart d'Amance, un château d'un style tout moderne, appartenant à madame la Ctesse de Loppinot. La maison de ferme qui est contiguë au château paraît plus ancienne que ce dernier : la porte du corps de logis construite à plein cintre porte encore quelques sculptures ;

Les armes d’Amance consistent en un écusson d’or avec la bande de gueules chargée de trois alérions d’argent.

 

 

Voir notice de Dom Calmet.

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