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LAY-SAINT-CHRISTOPHE (LAYUM), village fort considérable de l’ancien duché de Lorraine, à droite de l’Amezule, chemin de grande communication n° 7 de Nancy à Lay-St.-Christophe, à 8 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l’arrond.

Pop.: 1 005 hab., 101 élect. cens., 42 cons. mun., 285 feux. Nombre d’enfants : 172 en hiver, 94. en été. Sœur de la Doctrine-Chrétienne.

Surf. territ.: 422 hect. en terres lab., 61 en prés, 103 en vignes, 404 en bois. L’hectare semé en blé et orge peut rapporter 12 hectol., en seigle 10, en avoine 15; planté en vignes 123. Principale culture : la vigne. Elève de chevaux, vaches et moutons. Scierie à la mécanique mue par l’eau, four à chaux, tuilerie et tannerie. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 102 hab., 35 gar.;1802, 905 hab.; 1822, 975 hab., 249 feux.

Anc. Div.: 1594 et 1740, prév. et bail, de Nancy; 1751, bail., maît, et gén. de Nancy, cout. de Lorraine; 1790, canton d’Amance, dist. de Nancy. 

Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul; 1778, év. de Nancy.

Ce village, divisé en Haute et Basse-Laye, qui ne forment qu’une commune, remonte à une époque très reculée, car c’est au château de Lay (in castro Laiensi) , situé dans le Chaumontois, et appartenant héréditairement à sa famille, que naquit, en 580, saint Arnou, qui fut la tige des rois de France de la seconde race, et évêque de Metz  en 614. Hugues, comte de Chaumontois, étant mort en 946, la comtesse Eve, son épouse, et Odalric, son fils, donnèrent au monastère de St-Arnou de Metz, en 950, le château de Lay, avec toutes ses dépendances, afin qu’on y exerçât l’hospitalité envers les pauvres et les étrangers. En 969, quelques religieux furent envoyés à Lay et y transportèrent le corps de saint Cloud, fils de saint Arnou; « et il était très-convenable, dit un historien, que là où l’on n’entendait auparavant que le bruit des armes et des assemblées, de noblesse, fût introduit le culte divin, et que ce lieu, honoré par la naissance de saint Arnou, fût rendu vénérable par les reliques d’un autre saint. ». Il est dit, dans l’acte de donation de la comtesse Eve, que les habitants pourront prendre du bois mort pour leur chauffage et leurs autres besoins, en payant certaines redevances ou en faisant des corvées pour le prieuré de Lay. La terre de Lay, comme on le voit encore par ce titre, était un franc-alleu. C’est probablement à cette époque que fut bâti le prieuré, et que s’éleva une modeste église, remplacée bientôt par une autre plus belle et plus grande, qui fut consacrée, en 1093, par Pibon, évêque de Toul. Ce prieuré, après avoir été abandonné par les religieux, l’espace de douze ans, sous la régence de Marie de Blois, usurpé, vers 1572, par le moine Pierre Fort, ainsi que le reste de la seigneurie de Lay, possédé en bénéfice par plusieurs membres de la famille de Lenoncourt, fut cédé à la congrégation de St.-Vanne et de St.-Hidulphe pour le desservir.

D. Calmet en était prieur en 1715. Les jésuites l’obtinrent dans la suite, puis furent remplacés par les prêtres de la congrégation de la Mission (1747), qui en restèrent possesseurs jusqu’en 1793, époque où il fut démembré.

Les Archives ne renferment que deux titres à ajouter à cette notice: en 1299, Jean de Lay, chevalier, se reconnaît homme-lige du duc Ferry, et reprend de lui trois jours de vignes au ban d’Amance; et, en 1339,le duc Raoul prend les habitants sous sa sauvegarde et protection, moyennant une redevance de 4 sols vieux de petits tournois, et promet de les soutenir et garder leurs franchises si l’abbé de St.-Arnou ou le prieur de Lay voulait les surcharger.

Nous lisons, dans la Notice de la Lorraine, l’extrait suivant des titres de Ste.-Glossinde, de Metz, relativement au village de Lay :

« En tout le ban de Laye, nul ne peut faire ni avoir troupeau, ni tenir bergerie, que madame, et doivent tenir leurs bêtes à la corde ; toutes marches et toutes reprises de vesture (reprendre un héritage, reconnaître qu’on le tient d’un autre) d’héritage, se doivent faire et mettre par la justice de madame, et doit chaque reprise et marché deux septiers de vin dont le maire a moitié et l’échevin l’autre ; tous métiers de ladite ville se doivent faire par la justice madame au Chaucy (le Saussy, canton près la ville de Metz) de Metz, madame y peut et doit faire audit ban, s’il lui plaît, son four, son moulin et son pressoir; si madame avait métier d’aucun héritage qui lui fut bien séant, elle le peut prendre et mettre avec le sien, en rendant la valeur à celui à qui appartiendrait l’héritage, au dire de prud’homme. »

Il reste encore quelques ailes des bâtiments du monastère, qui ont été converties en habitations, et, entre autres, une petite salle voûtée à laquelle on aperçoit quelques traces indéchiffrables de peinture. Mais il ne subsiste plus rien de la belle église qu’avait bâtie Antoine, prieur de Lay. L’église paroissiale, construite vers le XIIe siècle, et qui possède des reliques de saint Cloud et de saint Christophe, est en partie défigurée, mais l’architecture extérieure du chœur  est fort remarquable. C’est probablement de cette église qu’il est parlé dans une charte datée de 1150, par laquelle Henri, évêque de Toul, confirme les biens du prieuré; et dans une autre, de 1205, par laquelle Mathieu, évêque de Toul, unit à l’abbaye de St.-Arnou et au prieuré de Lay l’église de Saint-Christophe de Lay, avec toutes ses dépendances, et leur confirme, avec le droit de patronage, celui de nommer un curé, à condition que cette église restera toujours soumise à l’évêché de Toul.

On montre encore aujourd’hui une chambre qu’on prétend être celle où naquit saint Arnou; mais il faudrait, pour donner foi à cette tradition, supposer que, sur le local primitif, a été élevé celui qui existe actuellement, et dont la coupole indique le droit de justice que le prieur d’Eumont et de Lay exerçait dans ce dernier lieu. Le pèlerinage à St.-Christophe est fréquenté pour et par les épileptiques. Le presbytère est construit sur l’emplacement de l’ancien château.

Par sa situation pittoresque et la beauté de ses eaux, le village de Lay est un des plus agréables des environs de Nancy. Aussi beaucoup d’habitants de cette ville y possèdent des maisons de campagne.

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