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LES ANCIENNES MURAILLES D’AMANCE

Amance était au moyen âge l’une des plus fortes places de la Lorraine. Aujourd’hui, ses remparts sont détruits leurs fondations, qui subsistent certainement encore, sont recouvertes par les maisons du village, et il serait difficile d’en donner une restitution, comme un de nos confrères l’a fait ici même l’an dernier et très heureusement pour l’autre grande forteresse lorraine, celle de Prény. A défaut de ruines, trouve t-on au moins des vues ou des plans qui reproduisent l’aspect ancien des murailles ? Il n’y a rien ni à la Bibliothèque municipale de Nancy, ni dans les collections de la Société d’Archéologie lorraine. Aux Archives départementales est classé sous la cote B. -11,l72 un « plan figuratif de la monticule (sic) où étoit bâti l’ancien château domanial d’Amance, levé et dressé par l’inspecteur général des bâtimens et usines des domaines du roi », pour l’acensement en 1776 de cet emplacement à André Chappé, avocat à la Cour Souveraine à Nancy. Sur ce plan, d’assez grandes dimensions, est marqué par un pointillé le tracé des murailles et des tours, et il est bon de s’y reporter.

Dans les archives communales d’Amance, liasse FF. 2, est un autre document plus curieux : c’est une carte dressée en 1763 au cours d’un procès entre les communautés d’Amance. et de Laître, pour la possession d’une prairie dite « dessous le Jard », et située entre ces deux villages; devant être produite en justice, elle est sur papier timbré aux armes de Stanislas, de 0,56 de haut sur 0,78 de large ; elle porte en marge la mention suivante: « la présente carthe a été affirmée sincère et véritable par Sébastien Michel, architecte à Nancy, entre les mains de nous, écuyer, conseiller au bailliage royal de Nancy..., ce jour 7 avril 1763, au lieu d’Amance », mention suivie des signatures de l’architecte dessinateur, du syndic, du maire et de quelques notables d’Amance. Au sommet de cette Carte, une Partie du village d’Amance est dessinée d’une manière un peu fruste, mais que nous avons tout lieu de croire exacte, puisque le document est certifié par des gens du pays. C’est cette portion de la carte que nous reproduisons ci-contre d’après un calque fait avec un grand soin sur l’original par M. l’instituteur d’Amance.

A gauche est l’église paroissiale on remarquera que la tour s’élève derrière le chœur; la tour actuelle bâtie au-dessus du portail n’a été commencée qu’en 1777 (voir les Mémoires de 1899, p. 192). La maison isolée au bas est cette maison du Jard, dont les prés mettaient aux prises les deux communautés. A gauche, se montrent des tours et une courtine assez bien conservées ; vers le centre, des maisons, dont une parait être une chapelle, puis, près de l’église, un pan de mur à moitié ruiné. Toute la partie d’Amance, ainsi représentée, est celle qui domine Laître et le principal escarpement du mont. Si partielle et si gauche que soit l’œuvre de l’architecte Michel, nous pensons qu’elle ne sera pas inutile à ceux qui voudraient un jour faire une histoire complète d’Amance, cette forteresse si ancienne et si importante se notre pays.

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