Brin-sur-Seille

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La gare

Statistique de la Meurthe. Lepage 1843

BRIN (Brin-sur-Seille), village de l’ancien duché de Lorraine, sur la rive gauche de la Seille, chemin de grande communication n° 19 de Lunéville à Arraye, à 20 kilom. N.-E. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 18 S.-E. de Nomeny, chef-lieu du canton. Brin est divisé en deux parties, les Haute et Basse-Brin. Pop.: 454 hab., 45 élect. cens., 10 cons. mun., 108 feux. Nombre d’enfants :62 en hiver, point en été, Surf. territ. 409 hect. en terres lab., 120 en prés, 500 en bois. L’hectare semé en blé peut rapporter 15 hectol., en orge 10, en seigle et en avoine 12. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 51 hab., 13 gar.; 1802, 374 hab.; 1822, 434 hab., 84 feux. Anc. div.: 1594, préy. d’Amance, bail. de Nancy; 1751, bail., maît, et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, Brin et Basse-Brin sont indiqués séparément et compris tous deux dans le canton d’Amance, dist. de Nancy.—Spir.: Dioc. de Metz. La cure était aux Prémontrés de cette ville.

Le village de Brin, dont le nom figure dans un titre de 1578, était divisé en deux parties Brin-le-Haut et Brin-le-Bas. Cette terre fut confisquée par le duc René II sur Jean de Baude, qui avait embrassé, contre lui, le parti du duc de Bourgogne, et donnée à Didier Bertrand, trésorier-général de Lorraine. Elle passa ensuite, à titre de fief relevant du duc, entre les mains de plusieurs seigneurs, parmi lesquels François du Buchet, qui fit ses reprises, en 1559, pour la maison ou château de Brin.

En 1836, faisant extraire de la pierre destinée aux travaux d’art qu’il était chargé de faire exécuter dans la forêt entre Brin et Amance, M. Poirson, garde général des forêts, remarqua, au milieu du bois, plusieurs tumuli assez considérables qu’il regarda comme des vestiges d’anciennes bâtisses. Supposant, en conséquence, que ce lieu pourrait lui fournir de la pierre à bon marché, M. Poirson y fit établir une carrière: dès les premiers coups de pioche, on y trouva, eu effet, des restes d’anciennes murailles , dont les fondations étaient encore bien conservées.

L’antiquité de cette construction pourrait être contestée, malgré une médaille de l’empereur Domitien, des fragments de verre et de poterie d’une pâte très fine qu’on y a trouvés, si la forme d’une multitude de tuiles romaines, proprement dites, ne prouvait pas jusqu’à l’évidence l’époque à laquelle ce bâtiment appartenait; de nombreux fragments de charbon, mêlés aux débris des tuiles cassées, indiquent d’ailleurs qu’à la suite d’un incendie toute la couverture est tombée sur le terrain occupé par la construction.

La disposition de cette bâtisse était celle d’une simple maison d’habitation ; elle avait environ 27 mètres de face, et était construite en moellons d’échantillon de pierre dure taillée au ciseau. A ce corps de bâtiment, se joignaient deux ailes renfermant entre elles une cour.

D’autres objets, trouvés par M. Poirson, prouvent encore, d’une manière incontestable , que les Romains stationnèrent dans ces lieux. Nous tenons de lui un petit vase un poterie rouge, parfaitement conservé, une pièce du monnaie que l’on croit être à l’effigie de Néron, des fragments de vases rouges et noirs, unis et sculptés, d’une pâte extrêmement fine ; enfin une sorte de longue épingle en argent terminée par une tête en forme de spatule, et qui a pu servir d’ornement à la chevelure.

 

Dictionnaire des communes de la Meurthe. Lepage 1853

BRIN. Le 8 décembre 1290, Isambars d’Oriocourt, chevalier, seigneur dudit lieu, donne à l’église abbatiale de Salival, dans laquelle « il prétend et veut être en sépulture, » ce qu’il possédait à Brin, le patronage de l’église paroissiale de ce lieu, laquelle devra être desservie par un religieux de Salival. Cette donation fut confirmée par une bulle de Boniface VIII, du 15 mai 1291, et ratifiée par Gérardin de Norroy, de qui Isambars tenait en fief ce qu’il avait à Brin.

En 1294, une nommée Marriate, soeur de Wauthier de Bryn, donne à l’abbaye de Salanvalz (Salival) une maison au lieu de Bryn. (Cure de Brin.)

Au commencement du XVIe siècle, il y eut procès en cour de Rome, au sujet du droit de patronage de cette cure, entre l’abbesse de Sainte-Glossinde de Metz et l’abbé de Saliva :l par une transaction, en date du 9 novembre 1504, l’abbesse consentit à l’union de l’église paroissiale de Brun (ecclesiae parochialis de Brino) à l’abbaye de Salival, à condition qu’elle jouirait des menues dîmes de ce village, qui appartenaient auparavant au curé. Cette union fut confirmée pas le pape Jules II, au mois de juillet 1505, et ratifiée, le 1er juin 1513, par les administrateurs de l’évêché de Metz ; enfin, une sentence de l’officialité de Me!z, du 31 mars 1719, déclara la cure de Brin bénéfice régulier affecté à l’ordre de Prémontré et dépendant de l’abbaye de Salival (Cart. de Salival.)

Par lettres du 24 mai 1405, Jacquemin de Toullon, écuyer, déclare que Poirot d’Amance a laissé et amodié à Pierresson, dit Tenre, le colombier de Brin pour dix ans, moyennant six douzaines de pigeons (T. C. Nomeny.)

Le 18 mars 1450, Henni de Lioncourt donne son dénombrement au Roi de Jérusalem pour sa part en la ville de Brin, à Saint-Dizier lez Nancy à Réméréville et sur les salines de Rosières. (T C. Fiefs de Nancy et Vosges.)

Il  y eut, en 1508, plusieurs actes d’échange entre le duc de Lorraine, d’une part, les seigneurs de Lenoncourt et de Ludres, d’autre part, par lesquels René II et Philippe de Gueldres, abandonnèrent ce qu’ils avaient en l’étang le Comte, près Lenoncourt, contre des portions de l’étang de Brin. (T. C. Château-Salins, et Cart. Nancy domaine.)

Le 16 mai 1527, le duc Antoine donne à Didier Bertrand, conseiller et trésorier général de ses finances, pour récompense de services, pour lui, ses hoirs et ayant cause, tout ce qui est échu audit prince par le trépas de messire Jean de Baulde, tant au lieu de Brin qu’au ban d’icelle soit en justice moyenne et basse, en hommes, en femmes, en cens, rentes et revenus d’or, d’argent, de grains, cire, chapons, gelines, œufs, four, moulin ou autres choses quelconques, confisquées sur messire Jean de Toulon et ensuit données audit Jean de Baulde. (L. P. 1527.)

Par lettres du 15 avril 1555, Nicolas, comte de Vaudémont, tuteur du duc Charles, déclare que François Dubuschet, seigneur d’Ajoncourt, a fait ses foi et hommage et donné son dénombrement pour Ajoncourt, Brin et Bussy. (T. C Fiefs de Lorraine 2.)

En 1616 , Balthazard Rennel , président des Comptes de Lorraine , donne  ses reversales à cause de la donation à lui faite par le duc Henri en accroissement du fief de la seigneurie du Brin, de 3 arpents de bois et 10 étalons pour affouage de sa maison de Brin, à prendre es coupes de la gruerie d’Amance (T. C. Amance.)

Le 11 janvier 1625, Balthazard Rennel donne encore ses reversales audit duc, à cause des reprises par lui faites pour les fiefs et seigneuries de Brin, Saint-Germain, avec ses maison et gagnages de Jarville (T. C. Fiefs de Lorraine.)

Le 16 janvier de la même année, Jean Bertrand, écuyer, donne ses reversales pour ce qu’il possède au village de Brin. (T. C. Fiefs de Nancy et Vosges.)

Enfin, le 12 décembre 1663, Georges des Camus, écuyer, au nom et comme curateur de Marie et Henriette les Boutillier, donne son dénombrement au duc de Lorraine pour les terres et seigneuries de Magnières et Brin . (T. C. Nancy 4.)

Les comptes du receveur du domaine d’Amance pour les années 1541 et 1551, font mention de sommes dépensées pour la réfection du pont de Brin. En 1584, ce receveur fit observer qu’il serait bon de faire encore un étang au-dessous du premier, avec une chaussée de pierre, duquel on pourrait tirer plus grand proffit. En 1612, on fit un pont de bois sur la chaussée de l’étang. Une note des comptes de 1589 nous apprend que l’on élevait, dans cet étang, des carpes au miroir qui y étaient apportées des viviers du Saurupt.

Chaque ménage de Brin sur  Saille devait annuellement an duc de- Lorraine-, à la Saint-Martin, un bichet d’avoine, mesure de Metz, et une geline. Les habitants étaient soumis aux mêmes coutumes que ceux de Condé et Val des Faulx.

En 1492, ce village renfermait déjà 40 ménages.

Deux femmes de Brin, Marthe Mergelat  et la femme Claude Bogart, furent brûlées comme sorcières, la première en 1588 et la seconde en 1590.

On lit dans la Description des gîtes de minerai et des bouches à feu de la France (t. 5), par M. Dietrich : « M. de Laumont, inspecteur général des mines de France, expressément envoyé en Lorraine pour la recherche des charbons de terre qui pourraient être utiles aux salines, a remarqué aux limites des territoires de Brin et de Moncel, le long de la Seille, et au bas du bois de Ramon, un lit de tourbe d’environ 5 pieds d’épaisseur, qu’il reconnut sur urne étendue d’environ 20,000 toises carrées. Il estime, par aperçu, que cette tourbière pourrait fournir 27,000 toises cubes de tourbe. Il observe qu’il serait très possible que l’épaisseur réelle se trouvât beaucoup plus considérable que celle qu’il indique ; et ce qui le détermine à le penser, c’est l’existence de deux couches de dépôt marécageux, superposées l’une à l’autre, que l’on a reconnues à Marsal, et dont la couche supérieure a depuis sept jusqu’à douze pieds d’épaisseur. »

Il y a, dans les Archives du département, une carte de la division des bois dépendant de la cure de Brin, et un plan du bois de cette cure.

Brin a été érigé en succursale en 1802.

Patron, saint Martin.

Cette page a été modifiée le jeudi 15 mai 2008

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