Salonnes

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La gare

Dictionnaire des communes de la Meurthe. Henri Lepage 1853

SALONNES (ou plutôt SALONE, en se conformant à l’ancienne orthographe du nom: Salona). Cette commune est une de celles du département qui se trouve mentionnée dans les titres les plus anciens : un diplôme de Charlemagne, daté de la 10e année de son règne, c’est-à-dire de l’an 777, et dont l’original est dans nos Archives, confirme un accord fait entre Angelramme, évêque de Metz, Vilhare, archevêque de Sens, et Fulrad, chapelain du palais et abbé de Saint-Denis, au sujet des biens que ce dernier possédait au lieu nommé Salone, construit en l’honneur de la sainte Mère de Dieu, des bienheureux martyrs, confesseurs, et où reposent saint Privat et saint Hilaire ; lequel accord porte que ni Angelramme, ni ses successeurs, ni leurs archidiacres, ni quelque autre officier que ce soit de l’église de Metz ne pourront exercer dans ce lieu aucun acte de juridiction, si ce n’est lorsque. l’abbé de Saint-Denis invitera l’évêque à y donner les ordres, bénir le saint chrême et les autels, ainsi que cela se pratiquait dans les autres églises i dépendant de l’abbaye de Saint-Denis.

En 896, Charles-le-Simple déclare que les religieux de Salone manquant de nourriture et ne percevant plus rien de leurs prébendes, il leur a donné différents biens, parmi lesquels un manse et une vigne à Montenoy, un manse à Pompey, etc. Enfin, en 950, Louis-d’Outremer donne aux clercs de l’abbaye de Saint-Denis et de Saint-Privat, habitant le prieuré de Salone, une terre dans le lieu de Salone, sur le ruisseau du même nom, à savoir douze manses avec l’église de Vertignécourt, etc.

Le prieuré de Salone avait été donné, dès l’an 815, à l’abbaye de Saint-Mihiel, qui en jouit jusqu’en 1602, que le cardinal Charles de Lorraine, abbé de Saint-Mihiel et légat du Saint-Siège, l’unit à la Primatiale de Nancy, après la mort du dernier titulaire, Pierre de Saint-Vincent, décédé en 1598.

En 1548, le procureur de ce prieuré pour le cardinal de Boulogne déclare que la grâce à lui faite par la duchesse Marie de Blois de l’exempter du droit qu’a le duc de Lorraine de prendre un char dudit prieuré quand il va à l’armée ou autre part, ne peut être tirée à conséquence ni à préjudice contre son droit. (T. C. Moyenvic.) En 1579, le duc Jean mande à ses conseillers de requérir les conservateurs des traités d’alliance entre l’évêque de Metz et lui, de défendre audit évêque d’attenter sur la fontaine d’eau salée de Salone, laquelle lui appartient en tous droits. (T.C.  Château-Salins.)

En 1388, Jean, duc de Lorraine, et Robert duc de Bar, voulant indemniser le prieuré d Salone, la ville et les habitants, des dommages qu’ils leur avaient causés pendant la guerre contre l’évêque de Metz, accordent au prieure différents héritages situés tant sur le ban de Salone que sur celui de plusieurs villages voisins.

Par un acte daté du 28 avril 14~i5, les gens justice de Salone consentent de suivre pour dans leurs jugements, les droits, coutumes usages d’Amance, ainsi qu’il avait été accordé entre le prieur de Salone et les habitants dudit lieu, par devant Simonin Louvion, procureur-général de Lorraine au bailliage de Nancy, et de Hanus Olry, prévôt d’Amance, attendu que, par les guerres entre les duc de Lorraine et comte de Bar et l’évêque de Metz, Salone avait été entièrement détruit et que tous les habitants s’étaient sauvés, en conséquence aucuns ne pouvant assurer par quels usages Salone avait été autrefois régi, les titres qui auraient pu le prouver étant tous perdus.

Plusieurs titres du XVIe siècle font mention de conflits de juridiction soulevés entre les officiers du duc et le prieur de Salone, au sujet des droits seigneuriaux dont le prince et le prieur jouissaient dans ce lieu. Les droits de ce dernier sont énumérés dans des comptes et des procès-verbaux de plaids annaux : « Le prieur est seigneur haut justicier, moyen et bas en la Haute et Basse Salone, et par tout le ban d’icelle.... Tout habitant tenant charrue lui doit, par chacun an, trois fois les corvées. Il a. aussi droit, de revêture, qui est tel que chacun héritier succédant à immeuble assis au ban et finage dudit lieu est tenu de revêtir et reprendre desdits immeubles dans quarante jours à compter du jour du trépas de celui qui lui a fait échutte ; et doit chacun héritier deux setiers de vin, à peine de commise héritages pour lesquels ledit droit se doit payer.

Les habitants paient chacun an au duc de Lorraine 5 francs à sa recette d’Amance, à cause du bois de la Jurée, qu’ils tiennent pour leurs affouages.

Quand il y a un malfaiteur des sujets du prieur ou autres délinquants en sa seigneurie dudit Salone, il peut le faire appréhender au corps par ses officiers et le tenir en sa prison, et si le fait le requiert, le peut mettre ès mains du maître des hautes oeuvres pour lui donner la question et sur ses confessions lui faire faire son procès jusqu’à la sentence inclusivement rendue, puis le faire délivrer à un prévôt d’Amance, hors le ban dudit Salone, en lieu nommé Saulcirup, faisant séparation du ban dudit lieu et de celui de Chambrey; auquel lieu, ledit prévôt d’Amance reçoit ledit prisonnier avec son procès en son sein, ensemble la sentence, pour en faire faire l’exécution aux frais du duc, demeurant néanmoins les biens acquis et confisqués au prieur »

(Coll.S.-G. et P.)

Par un acte passé le 1er juillet 1605, il est fait défense à tous habitants de Salone d’aller moudre leurs grains ailleurs qu’au moulin banal joignant le prieuré, et à celui de Seraincourt, et d’aller pressurer leurs marcs et raisins à d’autres pressoirs qu’à ceux de la maison seigneuriale du prieuré.

Une sentence rendue, le 2 août 1756, défend aux avocats et procureurs de faire les contestations au cabaret dans les instances où ils occuperont en la justice de Salone, mais au greffe de ladite justice. (Coll. St.-G. et P.)

Une nommée Catherine Dieudonnée, de Salone, avait été brûlée comme sorcière à Amance en 1615.

Outre son prieuré, fondé par Fulrade, dès le VIIIe siècle, Salone possédait, ainsi qu’il a été dit plus haut, des salines qui paraissent remonter à une époque fort éloignée : le diplôme de Louis-le-Débonnaire portait donation du prieuré de Salone à l’abbaye de Saint-Mihiel, en 815; et rappelé par l’auteur de l’histoire de cette ville, fait mention du village de .Courcelles, qui était, contjgu à Salone, et des eaux salées de ce lieu : Donamus villam Courcella cum  aquis salsatis... S’il faut en croire quelques historiens, le prieuré de Salone aurait même été construit sur l’emplacement d’une ancienne saline.

Quoiqu’il en soit, il résulte de différents documents, que cette usine était exploitée dans les XIIIe et XIVe siècles ; elle fut probablement ruinée dans le courant du siècle suivant, car on trouve, à la date du 30 octobre 1484, des lettres patentes dans lesquelles le duc René II dit que son receveur général, Antoine Varrin, ayant fait construire et dresser une nouvelle saline à Salone, sur les terres du prieuré, il assigne à ce dernier, par forme de dédommagement et à perpétuité, dix muids de sel à prendre chaque année sur cette saline. Par d’autres lettres patentes, du 10 janvier 1492 le même prince permet à plusieurs particuliers de bâtir aux environs de la nouvelle usine sur des terrains qu’il leur concède. (Coll. St.-G. et P.)

En 1541, le duc Antoine complète le douaire de Christine de Danemark par une assignation sur les salines de Salone. (T. C. Blâmont 3.) En 1583, Charles III donne l’office de baucheur de ces salines à Jacques Chastan, fils de Fauquet Chastan, sieur de La Routte. (L. P. 1585.) Il est encore fait mention de cette usine dans le compte du receveur général des salines de Lorraine, pour l’aunée 1651. Leur exploitation fut, sans doute interrompue vers cette époque à cause de l’occupation de Salone par les gens de guerre, et de la peste qui régna dans ce village. On trouve, à ce sujet, les notes suivantes dans les comptes du receveur d’Amance,. à la date de 1633 «  Fait dépense de 5 francs qu’il a plu à S. A. quitter aux habitants de Salone en considération des pertes et intérêts qu’ils ont fait, tant par !es logements de soldats que pour la contagion qui a régné en ce bourg durant l’année passée. — Fait recette de 277 resaux 8 pots d’avoine. qu’il a plu à S. A. allouer en dépense au comptable pour pareille quantité par lui fournie en l’année 1651 aux compagnies de chevaux légers des sieurs de Couvonge et baron de Meuse, logées à Salone, eu ladite année ».

Un rapport adressé, la même année, à la Chambre des Comptes, porte que la peste n’avait pas discontinué à Salone pendant les deux années précédentes.

Le puits d’eau salée,. Après avoir été comblé, puis rouvert à plusieurs reprises fut définitivement abandonné sur la fin du siècle dernier.

On lit, en effet, dans l’Etat du temporel des paroisses (1740) : « Salone est le chef-lieu du pays Saunois, lequel avait anciennement le titre de comté... Il y avait un prieuré de l’ordre de Saint-Benoît , qui est maintenant uni à la Primatiale de Nancy. Proche de ce prieuré, entre la Grande et la Petite Seille, il y a un puits d’eau salée dont on pourrait faire de bon sel, mais qui demeure inutile parce que les salines de Château-Salins, de Dieuze et de Rosières fournissent des sels en suffisance pour la province et même pour les pays voisins.

La saline de Salone est divisée en deux parties : l’enclos où étaient les salines en fait une, qu’on appelle la Basse Salone, et dont S. A. R. (le duc) a la seigneurie en toute haute justice, moyenne et basse, excepté sur quelques maisons qui sont juridiciables à la Primatiale, laquelle a la haute, moyenne et basse justice sur l’autre partie, qu’on appelle la Haute Salone. (Ces dénominations subsistent encore aujourd’hui.)

Ces deux parties contiennent environ 45 ménages. Le prieur était curé primitif de la paroisse, et l’église était prieurale et paroissiale; Il y avait un vicaire perpétuel nommé par le prieur. Les guerres ayant ruiné et fait déserter le pays, les curés ont résidé à Château-Salins , qui était annexe de Salone. Burthecourt en était aussi annexe, mais il en a été désuni il y a environ 50 ans et érigé en cure »

Il existe, aux Archives, un plan de tous les bâtiments et usuaires du prieuré de Salone, dressé en 1720.

Salone a été érigé en succursale en 1802

Patron, saint Privat.

Cette page a été modifiée le mercredi 14 mai 2008

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